
Le 6 février, c’était la journée mondiale sans téléphone, aka l’extension de notre main et de notre cerveau qui peine à fonctionner sans l’option réveil, notes ou calendrier. Cette initiative a donné des ailes à notre rédactrice Charlotte qui s’est ambiancée à tenir un jour entier sans réseaux sociaux (spoiler : elle a un peu triché). Bienvenue dans une journée sans reels, stories et notifications à profusion.
Bon pour commencer, je dois de poser les bases et être honnête : je suis malheureusement accro à mon mobile, mais surtout à Instagram. Les chiffres sont alarmants, la veille de ce défi, j’ai passé plus de 4 heures sur ce réseau à contempler la vie des autres tel un zombie. Ce mini-challenge personnel s’est donc imposé comme une évidence, une bouffée d’air frais loin de cet écran qui me fait perdre tant de temps. Mais il fallait aussi rester réaliste, mon portable est un outil qui me permet de garder contact avec mes proches, de travailler, de me déplacer sans me perdre, de m’organiser et de me divertir. J’ai donc sélectionné trois jokers : les appels, les vidéos et la map. Comme je ne vis pas dans une ville où il y a un métro toutes les minutes, je me dois de savoir à quelle heure mon petit bus compte passer. Simple life vibes.
8h30 (enfin je crois) : le réveil
La première épreuve de la journée. Je ne parle pas de sortir de mon lit, mais de résister à la tentation de passer plus de 30 minutes à regarder mon phonetel pour me tenir informée… Ça, c’est la version officielle, en vérité, je regarde des vidéos de chiens et j’écoute les milliers de vocaux de mes potes (en réponse aux milliers que je leur envoie, évidemment). Mais bon ce matin, rien de tout ça. Je laisse le téléphone là où il est et je prépare mon petit-déjeuner. Pendant la dégustation, je dégaine mon premier joker : la vidéo YouTube, mais pas n’importe laquelle, une qui parle de sport, de motivation et d’exercices pour pimper ses fessiers. Oupsi maintenant vous connaissez tous mes secrets.
9h30 : rangement
C’est un fait avéré, garder sa tête collée à un écran nous fait perdre en efficacité. Je profite donc de cette détox pour ranger et nettoyer mon espace personnel. Une épreuve souvent repoussée qui parvient aujourd’hui à me maintenir occupée et puis avec les sons d’Aya Nakamura en fond, plus d’excuses pour procrastiner. Belek eh eh.
11h : coiffeur
Un défi comme celui-là, ça s’anticipe. J’ai donc prévu tout un tas d’activités afin de ne pas m’ennuyer. La première et la plus nécessaire : un passage chez ma coiffeuse pour un beau ravalement de façade. Les minutes passent, les discussions s’enchaînent, mais telle une bonne accro, je ne peux pas m’empêcher de garder mon bigo en main tout en résistant aux chants des sirènes qui me donnent envie de partager une story ou de regarder la vie de mes abonnements. Seule solution : laisser l’appareil loin de mon champ de vision afin de ne pas être tentée. Après un soin et 5 centimètres de cheveux en moins, la journée peut continuer.
13h30 : déjeuner
Quand on déjeune seule, il est difficile de combattre l’envie de scroller. Heureusement, ma colocataire vient vite me sauver en déjeunant à mes côtés. Parler est quand même le meilleur moyen d’oublier son tel. Mais entre deux échanges, c’est le drame ! Elle s’autorise une pause TikTok en haut-parleur et bizarrement… Je reste indifférente. Au fond, je sais que la plupart de ces vidéos n’ont pas toujours grand intérêt. Je finis donc mon repas dans le calme et les yeux reposés avant de partir pour une autre activité.
16h : yoga
Le sport est un allié privilégié pour déconnecter. On laisse son téléphone au vestiaire pour se concentrer essentiellement sur sa pratique, sauf quand on ne vit que pour les caméras et qu’on ne peut pas s’empêcher de faire une photo transpi ou muscle congestionné. Attention, je ne juge pas, je suis la première à dégainer mon objectif pour immortaliser mon tapis ou ma tête de tomate à la fin d’une séance épicée. Mais aujourd’hui, j’ai opté pour un cours collectif de warrior yoga. Une heure de bien-être (un peu de souffrance aussi, sinon ce n’est pas drôle) où je me concentre sur les instructions de la professeure pour prendre soin de mon corps et de mon esprit.
17h30 : détente
Je délaisse mon legging pour une tenue plus adaptée (et surtout plus chaude) car ce soir, on sort entre copines. Au menu : planche, musique et petit verre. L’occasion de sociabiliser IRL. Le son est cool, l’ambiance au top et pendant que mes potes partagent ces instants avec leur communauté, je préfère rester focus sur les DJs afin de ne pas me laisser tenter. Du bon fromage et quelques pas de danse plus tard, il est temps de rentrer.
22h : bon maintenant on fait quoi ?
La douche est prise, ma skincare en 7 étapes est finie, je me retrouve donc seule et sans ressources au fond de mon lit. Après avoir réussi à m’occuper toute la journée, les derniers instants avant de m’endormir sont vraiment les plus compliqués. Pourtant, c’est le moment de la journée où il est le plus vivement recommandé de se déconnecter, car les écrans sont (entre autres) mauvais pour notre sommeil. Je décide donc de ressortir de mes tiroirs un objet que j’ai longtemps délaissé : le livre. Je connais des gens qui finissent un livre en un jour alors que moi, ça me prend minimum un mois (les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés comme on dit). Je retrouve donc le bonheur de lire tranquillement, de me laisser transporter, d’apprendre et de préparer une nuit plus apaisée. Au bout de quelques pages, la fatigue et l’envie de dormir arrivent naturellement, sans forcer. Une belle façon de clôturer cette journée.
Le bilan ?
Se passer des réseaux pendant plusieurs heures peut paraître insurmontable pour les adeptes du bigo alors qu’en fait, c’est très facile et ça fait surtout beaucoup de bien. La digital detox est l’occasion d’effectuer des tâches que l’on repousse depuis trop longtemps, de faire des activités, de discuter, de s’ouvrir et surtout de rester ancré.e dans la réalité.
Alors, oui, ça sonne super cliché, mais c’est à l’image de la journée que j’ai passée. 24 heures sans mal de crâne, sans comparaison, sans négativité et surtout sans perte de temps. Parce que oui, j’adore les réseaux, c’est un vivier d’inspiration, de créativité et de connexion, mais c’est aussi un endroit où je passe beaucoup de temps à me sentir inférieure aux autres alors que j’ai des super moments à vivre et à construire. En résumé, il faut juste savoir doser et apprendre à débrancher quand on estime que c’est nécessaire.
Pour cela :
- on s’éloigne de notre téléphone
- on désactive ses notifications une partie de la journée et/ou de la nuit
- on planifie des rappels pour prendre des pauses
- on appelle ou on voit nos proches
- on s’organise des activités
- on ressort un livre ou on matte un bon film
- on réapprend à s’ennuyer, car ça permet à notre cerveau de se régénérer pour gagner en productivité
Charlotte Médot
Crédits photos : Pexels / Ketut Subiyanto / Monstera
Bon pour commencer, je dois de poser les bases et être honnête : je suis malheureusement accro à mon mobile, mais surtout à Instagram. Les chiffres sont alarmants, la veille de ce défi, j’ai passé plus de 4 heures sur ce réseau à contempler la vie des autres tel un zombie. Ce mini-challenge personnel s’est donc imposé comme une évidence, une bouffée d’air frais loin de cet écran qui me fait perdre tant de temps. Mais il fallait aussi rester réaliste, mon portable est un outil qui me permet de garder contact avec mes proches, de travailler, de me déplacer sans me perdre, de m’organiser et de me divertir. J’ai donc sélectionné trois jokers : les appels, les vidéos et la map. Comme je ne vis pas dans une ville où il y a un métro toutes les minutes, je me dois de savoir à quelle heure mon petit bus compte passer. Simple life vibes.
8h30 (enfin je crois) : le réveil
La première épreuve de la journée. Je ne parle pas de sortir de mon lit, mais de résister à la tentation de passer plus de 30 minutes à regarder mon phonetel pour me tenir informée… Ça, c’est la version officielle, en vérité, je regarde des vidéos de chiens et j’écoute les milliers de vocaux de mes potes (en réponse aux milliers que je leur envoie, évidemment). Mais bon ce matin, rien de tout ça. Je laisse le téléphone là où il est et je prépare mon petit-déjeuner. Pendant la dégustation, je dégaine mon premier joker : la vidéo YouTube, mais pas n’importe laquelle, une qui parle de sport, de motivation et d’exercices pour pimper ses fessiers. Oupsi maintenant vous connaissez tous mes secrets.
9h30 : rangement
C’est un fait avéré, garder sa tête collée à un écran nous fait perdre en efficacité. Je profite donc de cette détox pour ranger et nettoyer mon espace personnel. Une épreuve souvent repoussée qui parvient aujourd’hui à me maintenir occupée et puis avec les sons d’Aya Nakamura en fond, plus d’excuses pour procrastiner. Belek eh eh.
11h : coiffeur
Un défi comme celui-là, ça s’anticipe. J’ai donc prévu tout un tas d’activités afin de ne pas m’ennuyer. La première et la plus nécessaire : un passage chez ma coiffeuse pour un beau ravalement de façade. Les minutes passent, les discussions s’enchaînent, mais telle une bonne accro, je ne peux pas m’empêcher de garder mon bigo en main tout en résistant aux chants des sirènes qui me donnent envie de partager une story ou de regarder la vie de mes abonnements. Seule solution : laisser l’appareil loin de mon champ de vision afin de ne pas être tentée. Après un soin et 5 centimètres de cheveux en moins, la journée peut continuer.
13h30 : déjeuner
Quand on déjeune seule, il est difficile de combattre l’envie de scroller. Heureusement, ma colocataire vient vite me sauver en déjeunant à mes côtés. Parler est quand même le meilleur moyen d’oublier son tel. Mais entre deux échanges, c’est le drame ! Elle s’autorise une pause TikTok en haut-parleur et bizarrement… Je reste indifférente. Au fond, je sais que la plupart de ces vidéos n’ont pas toujours grand intérêt. Je finis donc mon repas dans le calme et les yeux reposés avant de partir pour une autre activité.
16h : yoga
Le sport est un allié privilégié pour déconnecter. On laisse son téléphone au vestiaire pour se concentrer essentiellement sur sa pratique, sauf quand on ne vit que pour les caméras et qu’on ne peut pas s’empêcher de faire une photo transpi ou muscle congestionné. Attention, je ne juge pas, je suis la première à dégainer mon objectif pour immortaliser mon tapis ou ma tête de tomate à la fin d’une séance épicée. Mais aujourd’hui, j’ai opté pour un cours collectif de warrior yoga. Une heure de bien-être (un peu de souffrance aussi, sinon ce n’est pas drôle) où je me concentre sur les instructions de la professeure pour prendre soin de mon corps et de mon esprit.
17h30 : détente
Je délaisse mon legging pour une tenue plus adaptée (et surtout plus chaude) car ce soir, on sort entre copines. Au menu : planche, musique et petit verre. L’occasion de sociabiliser IRL. Le son est cool, l’ambiance au top et pendant que mes potes partagent ces instants avec leur communauté, je préfère rester focus sur les DJs afin de ne pas me laisser tenter. Du bon fromage et quelques pas de danse plus tard, il est temps de rentrer.
22h : bon maintenant on fait quoi ?
La douche est prise, ma skincare en 7 étapes est finie, je me retrouve donc seule et sans ressources au fond de mon lit. Après avoir réussi à m’occuper toute la journée, les derniers instants avant de m’endormir sont vraiment les plus compliqués. Pourtant, c’est le moment de la journée où il est le plus vivement recommandé de se déconnecter, car les écrans sont (entre autres) mauvais pour notre sommeil. Je décide donc de ressortir de mes tiroirs un objet que j’ai longtemps délaissé : le livre. Je connais des gens qui finissent un livre en un jour alors que moi, ça me prend minimum un mois (les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés comme on dit). Je retrouve donc le bonheur de lire tranquillement, de me laisser transporter, d’apprendre et de préparer une nuit plus apaisée. Au bout de quelques pages, la fatigue et l’envie de dormir arrivent naturellement, sans forcer. Une belle façon de clôturer cette journée.
Le bilan ?
Se passer des réseaux pendant plusieurs heures peut paraître insurmontable pour les adeptes du bigo alors qu’en fait, c’est très facile et ça fait surtout beaucoup de bien. La digital detox est l’occasion d’effectuer des tâches que l’on repousse depuis trop longtemps, de faire des activités, de discuter, de s’ouvrir et surtout de rester ancré.e dans la réalité.
Alors, oui, ça sonne super cliché, mais c’est à l’image de la journée que j’ai passée. 24 heures sans mal de crâne, sans comparaison, sans négativité et surtout sans perte de temps. Parce que oui, j’adore les réseaux, c’est un vivier d’inspiration, de créativité et de connexion, mais c’est aussi un endroit où je passe beaucoup de temps à me sentir inférieure aux autres alors que j’ai des super moments à vivre et à construire. En résumé, il faut juste savoir doser et apprendre à débrancher quand on estime que c’est nécessaire.
Pour cela :
- on s’éloigne de notre téléphone
- on désactive ses notifications une partie de la journée et/ou de la nuit
- on planifie des rappels pour prendre des pauses
- on appelle ou on voit nos proches
- on s’organise des activités
- on ressort un livre ou on matte un bon film
- on réapprend à s’ennuyer, car ça permet à notre cerveau de se régénérer pour gagner en productivité
Charlotte Médot